- répliquer
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• v. 1200 « répondre »; lat. replicare « replier, plier en arrière », fig. « renvoyer »1 ♦ Répondre vivement en s'opposant (à ce qui a été dit ou écrit). Répliquer à une critique, une objection.2 ♦ RÉPLIQUER QQCH. À QQN (objet dir. neutre) :répondre à qqn par une réplique. ⇒ 1. repartir, rétorquer. Que pouvais-je lui répliquer ? Il lui répliqua qu'il n'en ferait rien. (En incise) « Les leçons, répliquait-elle, ne sont profitables que suivies » (Flaubert).3 ♦ Absolt (1393) Répondre avec vivacité, en s'opposant; répondre avec insolence. Il n'admet pas qu'on lui réplique. « elle lui répliqua juste assez pour qu'il devînt injurieux » (Colette). — Protester contre un ordre. ⇒ contester. Qu'on ne réplique pas !4 ♦ Fig. Répondre en action à une attaque. ⇒ riposter. — Absolt Leurs canons répliquèrent.5 ♦ V. pron. SE RÉPLIQUER : se reproduire sous la même forme (⇒ réplication) .Synonymes :- objecterRépondre à un comportement hostile par une action de représailles...Synonymes :- riposterrépliquerv. tr.d1./d Répondre.d2./d Répondre vivement, dans une conversation, une discussion.|| Absol. Répondre vivement à une observation. Enfant qui réplique.⇒RÉPLIQUER, verbe trans.A. — 1. Répondre à une réponse. Synon. vx et littér. repartir1.— Qqn1 réplique qqc. (à qqn2). Un labourage nonchalant et superficiel (...) ne pouvait produire une meilleure moisson. De quoi vous plaignez-vous? Vous répliquerez que le sol est ingrat? Je le concède (ROMAINS, Copains, 1913, p. 239). Empl. abs. Mon avocat a parlé le premier, le vôtre a répondu, le mien répliquera (Ac. 1798-1935). Empl. pronom. réfl. indir. Il regardait son chapelet dont il avait égrené dix grains. Mais, voyons, le prieur m'a commandé d'en débiter une dizaine, tous les jours, une dizaine de grains ou une dizaine de chapelets? De grains, se répondit-il — Et presque aussitôt il se répliqua: de chapelets (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 110).— Qqn réplique (qqc.1) à qqc.2. N'avoir rien à répliquer à un argument, à des raisons. Votre réponse me satisfait, je n'ai rien à y répliquer (Ac. 1798-1935).2. Répondre promptement, avec humour ou avec esprit, souvent en s'opposant ou en s'obstinant; en partic. (le plus souvent sans compl.), protester. Synon. repartir1 (vx et littér.), rétorquer, riposter. Répliquer fièrement, froidement, gaiement, sèchement, vivement; répliquer avec aigreur. Je te dis, ma petite, je te dis: les bras en anse au-dessus de la tête, comme si tu portais une corbeille! Hélène ne réplique que par un regard noir, excédé (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 73). Empl. pronom. réciproque. Ils se sont mis à parler plus sec, plus du tout comme dans le théâtre... C'était plus pour rire qu'ils se causaient. Ils se répliquaient par des chiffres (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 100). Empl. pronom. réfl. L'esprit se multiplie entre ses possibles, se détache à chaque instant de ce qu'il vient d'être, reçoit ce qu'il vient de dire, vole à l'opposite, se réplique et attend l'effet (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 83).— Qqn1 réplique qqc. (à qqn2). Tel, ce millionnaire, répliquant à un naïf, qui lui demandait son secours pour un artiste dans la misère: — Mais, monsieur, Mozart est mort de misère! (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1100). [En incise] Cela vous va-t-il? — Oui, répondis-je. — Mais si c'est trop, répliqua-t-il, défendez-vous (BALZAC, Gobseck, 1830, p. 403).— P. métaph. La netteté cristalline, l'imprévu quasi malicieux de ces phrases par lesquelles le piano, silencieux jusque-là, réplique, au moment voulu, au violoncelle qu'on vient d'entendre, dans un concerto de Mozart (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 456).— Empl. abs. Obéir sans répliquer; ouvrir la bouche pour répliquer; qu'on ne réplique pas! Allons, voyons, ne répliquez pas! (...) Est-ce que je réplique, moi, sacrebleu, quand le capitaine me donne un ordre ou me fait une observation! (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., II, p. 22).B. — P. ext. Qqn1 réplique à qqn2/qqc. + compl. de moyen. Riposter (à une attaque, une insulte). À chaque décharge, le carré diminuait, et ripostait. Il répliquait à la mitraille par la fusillade, rétrécissant continuellement ses quatre murs (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 411). Empl. abs. L'ennemi répliquait. Et, malgré le hasard, nous sortions de nos trous, attirés par ce chassé-croisé d'acier sonore et brûlant, dont nous attendions quelque heurt prodigieux (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 155).Prononc. et Orth.:[
], (il) réplique [-plik]. Ac. 1694, 1740: re-; dep. 1762: ré-. Étymol. et Hist. a) XIIIe s. « répéter (un argument pour répondre à quelqu'un) » (Isopet de Lyon, IV, 19 ds Isopets, éd. J. Bastin, t. 2, p. 91); b) ca 1393 « répondre avec humeur; parler quand on devrait se taire » (Menagier de Paris, I, 6, éd. G. E. Brereton, p. 70). Empr. au b. lat. des juristes replicare « répondre à ce qui a été répondu; reprendre un argument, répéter une explication » (du lat. class. replicare [de plicare « plier »] « plier en arrière, replier, déplier » d'où « dérouler (un manuscrit), lire, parcourir »). Fréq. abs. littér.:2 649. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 149, b) 5 785; XXe s.: a) 4 056, b) 2 186.
répliquer [ʀeplike] v. tr.❖———1 (Sans compl. dir.). Répondre vivement en s'opposant (à ce qui a été dit ou écrit). → Humoriste, cit. 1. || Répliquer à une critique, une objection.♦ Répliquer à qqn. || Il n'aime pas qu'on lui réplique. ⇒ Répondre.♦ Absolt. Dr. || L'avocat de la défense a répondu, l'avocat du demandeur va répliquer.2 Répliquer qqch. à qqn (objet direct neutre) : répondre à qqn par une réplique. || Que pouvais-je lui répliquer ? ⇒ Répondre. || Il lui répliqua des duretés (→ Fâcher, cit. 6). || Répliquer qqch. à un argument (⇒ Objecter, raisonner), à une injure (→ Insolence, cit. 4). — Absolt. || Il réplique sans cesse. (En incise). → Blanc, cit. 27; leçon, cit. 6; lumineux, cit. 2.1 (…) il est malaisé de devenir brillant dans une conversation où l'interlocuteur réplique à peine.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, I, p. 7.2 Quelques mots durs lui échappaient… Il s'aigrit, et elle lui répliqua juste assez pour qu'il devînt injurieux, puis honteux de sa violence.Colette, le Blé en herbe, XV.3 Il y avait tant de douleur dans ces simples paroles que je n'osai répliquer, pas plus qu'on n'a le front de contredire un agonisant.A. Arnoux, Suite variée, « Voyages de Marco Polo », p. 167.3 (1393). Répondre avec vivacité, en s'opposant. || Il n'admet pas qu'on lui réplique. — Protester contre un ordre. || Qu'on ne me réplique pas ! (→ Heure, cit. 91).4 C'était un de ces regards auxquels on ne réplique pas.Hugo, Notre-Dame de Paris, II, X, V.4 Fig. Répondre en action à une attaque. ⇒ Riposter. Absolt. || Leurs canons répliquèrent (→ Artillerie, cit. 2).———II V. tr. (Angl. to replicate; → Réplication). Biol. Reproduire par réplication.5 (…) une fois inscrit dans la structure de l'ADN, l'accident singulier et comme tel essentiellement imprévisible va être mécaniquement et fidèlement répliqué et traduit, c'est-à-dire à la fois multiplié et transposé à des millions ou milliards d'exemplaires.Jacques Monod, le Hasard et la Nécessité, p. 155.❖DÉR. Réplique. — (De I.) Répliqueur.
Encyclopédie Universelle. 2012.